Orion Blackburn

« Petite citation »

PSYCHOLOGICAL CONFESSIONS

Je suis un rêveur, le genre à partir facilement dans les méandres de l'esprit tordu qui est le mien. Bien souvent, je suis déconnecté, présent sans vraiment l'être. Le fait d'être timide ne m'aide pas vraiment à sortir de cette sphère tortueuse. Calme mais souriant, masquant à merveille la tempête qui sévi à l'intérieur de mes pensées. Un simple mot, une phrase, un détail peu me faire changer du tout au tout. Hypersensible, un rien me touche, me fait décoler vers les étoiles ou m'enterre six pieds sous terre. Imprévisible, je préfére être seul pour écrire, coucher sur le papier ce qui passe dans ma tête afin d'essayer de canaliser mes pensées malsaines. Les gens autour de moi me paraissent déconnectés, irréels - ou est-ce moi qui ne suis pas vraiment là - naviguant dans un océan de bêtises plus affligeantes les unes que les autres. Je suis égoïste, exclusif, voulant garder mon bout de bonheur pour moi à jamais, même si cela n'a aucun sens, même si c'est impossible. Manipulateur, violent, perfide. Parfois, impossible de me contrôler, parfois, j'oublie comment et pourquoi je fais les choses. Faire la différence entre le bien et le mal ? J'en suis incapable, ou tout du moins, je ne le réalise pas vraiment. Compliqué ? Juste perdu et oublié.

Histoire

« Tell us your story »

« Tu es un accident »
C'est ce qui a toujours défini mon existence. Unique cauchemar dans une famille de gardiens, vous devinez la suite. Déjà petit, ma mère aimait me le rappeler. Comme si cela avait plus d'importance que tout, comme si elle voulait se rassurer d'avoir mis au monde quelqu'un comme,moi. En plus d'être l'enfant non désiré, j'étais l'exclu du clan. Celui à qui on ne doit pas parler, si ce n'est pour le remettre à sa place, sale cauchemar qu'il est. Mes deux frères m'ont toujours méprisé, détesté, faisant de ma vie un enfer sans que mes parents ne fassent quoi que ce soit pour les en empêcher. Pris au piège, que ce soit dans la vie ou les songes, je survivais comme il était possible pour moi de le faire.

« Elle »
Puis, comme une éclaircie dans mon ciel devenu si noir, un espoir me fut donné par ma mère. A nouveau enceinte, elle était impatiente d'accueillir ce petit être qu'elle espérait gardien, voulant redorer le blason de la famille. Malheureusement pour elle, ce fut un nouveau cauchemar qui vit le jour. Ils l'appelèrent Luuna. Son existence même bouleversa toute ma vie. Ma famille l'a rejeta tout comme elle l'avait fait avec moi auparavant. Je devins son grand frère, son unique soutien, son pilier. Elle était la prunelle de mes yeux, elle devint ma raison de vivre. A travers elle, je voyais le bout du tunnel, je voyais une échappatoire. Je m'occupais d'elle comme si elle était ma fille, alors que mes parents disparaissaient de notre existence. Plus elle grandissait, et plus nous étions proches. Je me retrouvais en elle et il n'y avait qu'elle pour me rendre mon sourire. Elle seule arrivait à me gérer, à me canaliser moi et mes crises, mon hypersensibilité, ma dépression et ma folie. C'est à elle que je chantais mes chansons et c'est grâce à elle que je ne sombrais pas. C'est avec elle que je passais mes pires nuits, celles où je n'étais plus moi-même. Ensemble, nous étions heureux, ensemble, nous étions plus fort que tout.

« Echappatoire »
Très vite, soutenu par ma soeur, je trouvais refuge à ce qui me rongeait dans l'écriture. Coucher mes pensées les plus sombres sur le papier avait un effet salvateur. Ce fut grâce à ma plume que je ne devins pas totalement fou, ou du moins pour un temps. Peu à peu, je me décidais à apprendre la guitare, le piano, ayant un besoin vital d'exprimer mon amertume et ma solitude sous une autre forme. Je passais mon temps à composer dans ma chambre, c'est à dire au grenier. J'avais rapidement investi les lieux après la naissance de ma soeur, mes parents préférant garder mon ancienne chambre pour des choses plus importantes. Au final, je ne m'en plaignais pas, j'avais plutôt gagné au change. Je vivais là avec Luuna, c'était notre endroit à nous, les exclus. Plus j'étais loin de ce qui me servait de famille, mieux c'était. Je n'avais pas besoin d'eux, puisque je l'avais elle.

Tout cela fini par avoir de graves répercutions sur mes études. Mes notes dégringolèrent, je perdis toute envie de m'élever à un quelconque niveau. Toujours dans la lune, je ne cessais de rêver à des choses bien plus intéressantes que tout ce que je pouvais apprendre en cours. Je me fichais de tout, n'ayant qu'une seule envie, quitter cet enfer avec Luuna et pouvoir enfin faire ce que j'aimais vraiment.

« Chaos »
Tout bonheur est éphémère, et bientôt, le mien fut réduit en cendres. Alors que nous venions de quitter le foyer familial pour vivre ensemble, mon univers entier s'effondra au moment de la nouvelle de sa mort. Je perdis ma raison de vivre, le seul être que j'avais jamais aimé et qui m'avait jamais compris. Ce fut son décès qui eut raison de ma stabilité mentale. Isolé, oublié mais libre, j'exprimais ma vengeance dans les cauchemars que je provoquais. Les cris que j'engendraient dans les rêves étaient une douce mélodie à mon oreille. Je ne ressentis plus la moindre once de remords ou de regrets lorsque je conduisais mes rêveurs jusqu'à la dépression, au suicide ou à la folie. Je répandais la désolation où je passais, m'émerveillant du malheur fictif des autres. J'adorais ça. Au réveil, je redevenais l'homme détruit que j'étais devenu, souriant d'un air absent à ceux qui croisaient mon regard. Intérieurement, je bouillonnais d'une rage sourde, une rage de plus en plus intense qui se déversait peu à peu sur mon caractère. Je pouvais être égoïste, narcissique et mauvais tout comme je pouvais être doux, tendre et gentil.

« Be continued »
Il faut continuer pas vrai ? Peu importe ce qui arrive, peu importe ce que tu ressens, la terre n'arrêtera jamais de tourner. Alors, je deviens écrivain, enfin j'essaie. Je me sers de ma destruction pour écrire, pour composer. Je me produis de plus en plus sur scène, seule manière pour moi de ressentir sa présence, son courage et sa force perdue. A travers leurs yeux, je vois les siens, je vois son sourire, et sans que je le veuille, le mien l'accompagne.

Les années se sont envolées
Je suis tombé amoureux alors que je ne pensais pas cela possible. J'ai vécu une histoire aussi intense que puissante, avant que la vie de nous sépare. Elle m'a fuit, moi et ma folie, moi et le sang que j'avais sur les mains. Après deux ans d'amour, elle s'était évaporée. Pourtant, elle ne m'a jamais dénoncé, même si elle savait. Salazar avait voulu la tuer, pour ne pas prendre du risque, mais je n'avais jamais réussi à toucher à un seul de ses cheveux. Elle s'était envolée et avait refait sa vie. J'avais mis du temps à m'en remettre. Je m'étais battu avec Salazar, pour ne pas perdre ma raison, jusqu'à complètement accepter sa présence dans ma tête. Il était devenu inutile de me battre contre moi-même. La solitude m'avait peut-être fait perdre la tête, finalement.